LE TEMPS D'UN TRAJET

Comme Icare je me brûle les ailes à voler trop près du soleil,
J'ai construit mon exil, délesté mes bagages,
Je suis partie défaite de toutes illusions.

Je ne suis pas triste,
Dans la voiture qui nous conduit au bord de la falaise,
Je trouve le moment beau, l'instant me traverse.

Tu descends,
Ta silhouette se dessine entre les lumières des phares,
Et devant toi la mer se meurt en vagues amers.

Tu es cette dédale de logique, de suite et de sens,
Dans laquelle j'ai peur, je me heurte et je me perds,
Je ne trouve pas la vigueur pour courir, te survoler et te faire face,

Je n'éprouve que le désir de me rapprocher de cette vulgaire vérité,
De la contempler, de la contourner, de la constater, 
La désillusion est cruelle, l'amputement réel,

Tu remontes,
La route plongée dans la nuit noire apporte une trêve,
Et l'habitacle confine nos âmes, suspendues à l'intimité d'un silence si familier.

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